Contemporary Letters On The French Revolution.

. . . M . labile Goutes , apres avoir fait un tableau pittoresque de la misere qui regne dans Paris , proposoit de rappeller clans la capitale ees hommes puissans qui faisoient circuler l ' abondance , ifc que les circonstances en ont eloigncs . Cette proposition n ' a pas fait la meme sensation

dans l'assemblee . * M . de Foucault a propose de nommer sur le champ un comite pour faire une adresse aux provinces oil scroient renfernies les details de cette journee , qui seroit signee do chaque mcmbrc de l '

assemblee , & enuoyee aux provinces pour ramener la paix & la tranquillity parmi les peuples . Cette proposition etoit faite pour p laire il tout le monde , assi l ' a-t-on agree generalement . Toutes les motions , plus agreables les lines que les autres , se succedoient rapidement pendant qu ' on redigeoit la formule du serment , dont chacun de ces honorable ., membres vonloit se lier . M .

Bureau de Pusy a prie l'assemblee de permettre a , celui qui avoit l'lioiineur de pr 6-sider ses travaux , d ' etre lo premier a prononcer le serment sacrc . II a quitte son fauteuil , est monte a la tribune , & a a dit : je jure en mon nom d'etre fidele it la nationa la hi eh au roi & de mainlenir

, , de tout mon pouvoir la constitution decretee par I ' aseemblee nationcde , & acceptee pen- le roi , M . de la Borde de Merville a fait l ' appel nominal , & chacun a son tour est monte il la tribune , & a dit : J e jure , & c . Cette ceromonie interessante a ete

interrompue agreablement par le compte epie M . Target a rendu de la deputation qui avoit reconduit le roi . La famille royale & la reine est venue au-devant de sa majeste , & nous a adresse les paroles siUA'antes , que j ' ai recueillies :

Discours de la Seine . Je partage tons les sentimens clu roi , & je m ' unis de ccour & d ' esprit il la demarche que son amour , pour son peuple , vient de lui dieter . Voici mon fils , je l'entretieiidrai , sans cesse , des vertus du meilleur des peres & je lui apprendrai de bonne heure

, 11 respecter la liberie publique , & il maintenir le loix dont j ' espere qu'il sera le plus ferine soutien . Apres le discours de la reine , on a vote aussi ' pour une adresse de remerclmens . On a continue l ' appel . t

Faisant lappel des representans de la nation , MM . les secretaires ( chose qui n ' a pas paru indifferente ) , ont employe des denominations aristocratiqnes & ineonstitutionnelles , comme do due , baron , comte , marquis , & c . titres que la journee d ' aujourd 'hui devoit avoir aneantis _ qui ne

presen-, tent que I'idee cle l ' ancienne servitude . M . le president a fait la meme fante , en nommant les membres charges de la deputation vers le roi . M . Lanjuinais a ere que e ' etoit le moment d ' avertir l'assemblee de l'inconsequence d ' une pareille erreur ; il a

domande que , pour etre fidele il la constitution , & au sermant qu ' on venoit de -prober , les noms cle baron , comte , marquis & autres , ne soient jamais employes dans l ' assemblee .

Les applaudissemens ont fait connoitre que l ' opinaut n ' avoit pas perdu du vue I'idee d'un si beau jour . Quelques fegers murmures cependant se sont elves il la droite cle M . le president . Sans doute , & nous avons tout lieu de le croire , qu ' une motion aussi courageuse

, & meme aussi sage clans la circonstance presente , ne manquera pas d'avoir son eff ' ot , & nous sommes persuades qu'il ne sera pas necessaire de la rappeller . Depuis six mois le regime feodal est detruit , 1 ' egalite des droits est prononcee , &

l ' on pourroitmeme dire aujourd'hui q ' uelle est confirmee . II s ' en suit done qu'il n ' y a pas cle dignite feodale en France . Les seigneurs eux-memes sont devenus simples proprietairos de domaine des droits purenient fonciers , & c . LE HODEY DE SAULTCHEVEEDIL .